Palm tree and echiums in the Jardin d'Acclimatation, Tatihou Island, Saint-Vaast-la-Hougue, France. 2014 (series Sands of Time) by Elise Prudhomme.

Sands of Time

Find a good vantage point and imagine the scene that will register on film, calculate the exposure time, remove the cap, start the timer, talk to curious passersby, wonder whether the cloud that has just covered the sun will pass and watch the leaves move in the trees. Contemplative, I appreciate the moment. Images reappear at the surface of my consciousness, memories, hope. I cover the pinhole and the landscape remains in my memory, symbolic and unconscious, individual and collective, unalterable.

These photographs are made with a very simple device called the pinhole camera. Light enters through a tiny pin-sized hole, not through an optical lens. This results in an image with a 90 degree angle and no deformation. The particular pinhole camera that I use fixes the Normandy landscape 8×10 inch negative film which I then hand-develop in the darkroom.

In recent photographic studies, I have been exploring the theme of the sentiment of nature. Raised in a family of architects and passionate gardeners, I am interested in an art of nature capable of encompassing both garden and landscape. This new series of large format pinhole photographs, excerpt from an ongoing project on the development of the cultural landscape and the emergence of a new picturesque in the Cotentin, includes work done on historic Tatihou Island*, where layers of symbolic material trace the constant evolution of man in his environment.

Tatihou Island

To the image of the Cotentin, Tatihou Island offers visitors a summary of the renewed picturesque.

Unique point on the coast of the English Channel, this vast sea area, a natural harbor for sailors, was endowed by Louis XIV with two imposing twin towers. Today pacified and humanised, this landscape is marked by relics of the past amazingly preserved from the ravages of time and tides.

Embassy of the Conservatoire du Littoral in the department of the Manche, Tatihou presents a rich visual and sensory context intermingling natural history, archeology, life science and the imaginary. Median between being and existence in a continual oscillation towards the ideal and intuitive sense and reason, the landscape of Tatihou and its walled gardens transport visitors away from the economic turmoil of the Port of Saint Vaast.

Happy among the echiums, buzzing bees and butterflies flying in this Garden of Eden, I discover near the gatehouse a giant agave and further, in the nursery, a 4 meter high Egyptian papyrus. Outside the walls, tracing a path leading to the Vauban tower, I imagine a sea voyage populated by frigates and battles. The only resonance of this warrior past remains the cry of gulls that have made the island their main nesting place.

* Tatihou Island, owned by the Conservatoire du Littoral, is managed by the Conseil Général de la Manche.

Sands of Time

Prendre des repères et imaginer la scène qui va s’enregistrer sur la pellicule, calculer un temps d’exposition, enlever le capuchon, attendre que le temps passe, parler avec des curieux qui viennent me questionner sur mon action atypique, se demander si le nuage qui vient de couvrir le soleil va passer, regarder les feuilles qui bougent sur les arbres. Contemplative, j’attends et j’apprécie le moment. Des images resurgissent à la surface de ma conscience, des souvenirs, de l’espoir. Je recouvre le sténopé ce paysage reste dans ma mémoire, symbolique et inconscient, individuel et collectif, inaltérable.

Ses images sont issues d’un appareil très simple qui s’appelle le Sténopé. La lumière entre par un trou de très faible diamètre et non pas par un objectif. Il en résulte une image à 90 degrés sans aucune déformation. Le sténopé utilisé fixe les paysages de la Normandie sur des négatifs argentiques de taille 20×25 cm que je développe ensuite à la main dans mon laboratoire argentique.

Récemment, j’explore le thème du sentiment de la nature au travers d’études photographiques. D’une famille d’architectes et de jardiniers passionnés, j’étudie l’idée d’un art de la nature en mesure de rassembler à la fois le jardin et le paysage. Extrait d’un projet en cours sur l’évolution du paysage culturel et l’émergence d’un nouveau pittoresque dans le Cotentin, cette série de sténopés inclue le travail réalisé lors d’un séjour sur l’île de Tatihou*, où les couches de matière symbolique retracent la constante évolution des usages.

Apropos de l’île de Tatihou

A l’image du Cotentin, l’île de Tatihou offre aux visiteurs un condensé du pittoresque renouvelé.

Point unique sur le littoral de la Manche, cette vaste étendue maritime, rade naturelle pour les marins, c’est vue doté par Louis XIV de deux tours jumelles imposantes. Aujourd’hui pacifié et humanisé, le paysage reste marqué par ses vestiges du passé étonnamment préservés des outrages du temps et des marées.

Ambassade du Conservatoire du Littoral sur le département la Manche, Tatihou présente un riche contexte visuel et sensoriel entremêlant histoire naturelle, archéologie, sciences de la vie et imaginaire. Médian entre l’être et l’existence, en une oscillation continuelle vers l’ensemble idéal et intuitif du sentiment et de la raison, le paysage de Tatihou et ses jardins clos transportent leurs visiteurs loin de l’agitation économique du Port de Saint Vaast.

Heureuse parmi les echiums, le bourdonnement des abeilles et le vol des papillons dans ce jardin d’Éden, je découvre près de la maison du gardien un agave géant et plus loin, dans la pépinière, un papyrus d’Égypte haut de 4 mètres. Hors des murs, arpentant le sentier qui mène à la tour Vauban, je pars pour un voyage maritime peuplé de frégates et de batailles. La seule résonance de ce passé guerrier reste le cri des mouettes qui ont fait de l’ile leur principal lieu de nidification.

*L’Ile de Tatihou, propriété du Conservatoire du Littoral, est gérée par le Conseil Général de la Manche.